Viva la Revolución!

Carnet de bord de la délégation féminine de l’UD à Santiago de Cuba du 4 au 12 décembre 2019

L’UD CGT 94 a pris la décision d’envoyer en 2019 une deuxième délégation exclusivement composée de femmes dirigeantes de la CGT. Il était évident pour nous d’affirmer une nouvelle fois notre opposition totale au blocus économique renforcé des états-Unis et notre soutien aux camarades de la CTC de Santiago de Cuba.

La délégation est partie dans un contexte particulier, la veille du conflit social qui annonçait déjà vouloir aller jusqu’au retrait du projet gouvernemental qui prévoit de transformer notre système de retraite social et solidaire où seuls les rentiers et actionnaires de fonds de pensions privés en seraient les gagnants. La priorité pour tout.e militant.e CGT était donc de préparer le grand rendez-vous du 5 décembre et l’appel à la grève reconductible. C’est avec un sentiment mitigé que les sept femmes de la délégation ont quitté les camarades qui, dès le lendemain, sont entré.es dans une lutte qui dure encore aujourd’hui.

La préparation de la grève a empiété sur la préparation de cette délégation que nous avons tout de même décidé de maintenir. Nous partons conscientes du sens de notre délégation : apporter le soutien indéfectible de l’UD CGT 94 aux travailleuses et travailleurs de Santiago de Cuba qui résistent à la volonté d’ingérence de l’ogre impérialiste américain et de ses alliés pour les contraindre à se plier au dictat du capitalisme occidental. Ce voyage sera aussi l’occasion de comprendre les formes d’engagement des femmes cubaines qui soutiennent la révolution socialiste malgré les difficultés économiques du pays.

Carnet de bord

Nous embarquons à Orly avec 11 valises, dont 4 en dons de la part des militant.es et des syndicats CGT du Val-de-Marne : médicaments, produits d’hygiène et pharmaceutiques, matériel scolaire. Nous n’avons pas pu tout prendre. Une fois sur place, les besoins criants de produits d’hygiène nous le feront regretter.

Après un vol de 10 heures, nous atterrissons sur l’unique piste de l’aéroport de Santiago de Cuba. Nous sommes accueillies par Maria, secrétaire générale de la CTC de Santiago de Cuba, accompagnée de René Berenguer, responsable à l’orga-vie syndicale, Sperentza, responsable des relations internationales et de José Antonio, professeur d’université et précieux traducteur car aucune de nous ne parle espagnol. Nous découvrons ce pays de carte postale : flore tropicale, maisons bariolées, vieilles voitures américaines rafistolées, des motos dont la fumée des pots d’échappement noircit le paysage et nos poumons aussi. Les infrastructures urbaines rappellent celles des pays en voie de développement libérés de la colonisation occidentale. Et pourtant le processus de modernisation est arrêté net. Les routes et les maisons sont dégradées, l’électrification déployée dans toute la ville reste précaire. Malgré le manque criant de matériaux de construction, les bâtiments publics sont comme flambants neufs. Nous comprenons que ces maisons, biens communs des citoyen.nes cubain.es entretenues méticuleusement, sont la fierté du pays.

Nous serons logées à la Casa verde, maison d’hôtes de la CTC de Santiago de Cuba, située en centre-ville à deux pas de la mairie dont le balcon a vu Fidel Castro prononcer son premier discours, à l’aube de la Révolution qui libérera le pays de la dictature de Batista depuis son coup d’Etat de 1952.

Cementerio Santa Ifigenia

La première visite de notre délégation a été consacrée à l’hommage aux martyrs. Le cimetière Santa Ifigenia est un haut lieu de la résistance et de la Révolution. Les grands hommes des guerres d’indépendance ou celui que l’on appelle le libérateur de Cuba, José Marti, sont enterrés là. Santiago de Cuba a toujours été la région où l’étincelle de la révolte contre l’oppression bourgeoise et impérialiste, d’abord espagnole et ensuite américaine, s’est allumée. C’est aussi là que le chef suprême de la Révolution, Fidel Castro, a choisi sa dernière demeure. Nous assistons à la relève de la garde. Le protocole militaire est millimétré. La discipline est gardienne de la révolution et met à l’honneur l’histoire de ce pays socialiste qui résiste toujours à ses ennemis.

École d’excellence Abel Santamaria

Cette école primaire mixte qui compte 175 enfants de la maternelle à la 6e dont 60 pensionnaires, se situe en périphérie de la ville. Son directeur est très reconnu dans le milieu éducatif. Nous découvrirons plus tard son portrait affiché avec d’autres à l’entrée du siège de la CTC de Santiago de Cuba en hommage aux héros et héroïnes du travail de la République de Cuba.

Nous sommes accueillies par une haie d’honneur et la récitation d’un poème d’Abel Santamaria, héros de la révolution capturé lors de l’attaque de la caserne de la Moncada le 26 juillet 1953, torturé et mort en martyr. Dans la salle d’histoire sont exposés des portraits de grands personnages historiques de Cuba et du monde (Che Guevara, Karl Marx…), ainsi que des exposés d’élèves sur l’histoire et la culture du pays et des des costumes confectionnés pour le carnaval pour lesquels l’école a gagné plusieurs prix. Les enfants aident à l’animalerie et au potager qui fournit les fruits et légumes de la restauration scolaire. Les murs de la cour de récréation sont ornés de fresques représentant le Che, Cienfuegos ou Vilma. Ils et elles nous présentent leurs ateliers : prévention anti-tabac, objets réalisés avec du plastique recyclé, confection de balles de baseball en tissu ou de cigares.

Cette école nous impressionne par la diversité des matières enseignées, la rigueur et l’investissement des élèves et l’attention du personnel encadrant. Dans le bureau du directeur, sous la photo de Fidel serrant la main d’Hugo Chavez, nous donnons une partie du matériel scolaire, trop peu compte-tenu des besoins sur place. Ce temps passé avec les enfants qui récitent la gloire de la Révolution est très émouvant. Certains partagent que fumer est mauvais pour la santé mais que produire des cigares à l’exportation est bon pour l’économie. Tous les enfants bénéficient du système scolaire gratuit et sont égaux face au savoir, à l’art et à la science.

Comme partout lors de notre séjour, l’histoire et l’esprit de la Révolution sont très présents. De plus, le nombre d’encadrant.es est bien plus élevé que dans les écoles françaises : 60 adultes en plus des enseignant.es pour 175 élèves.

Usine nationale de cigares

Tout est organisé pour que les cigares à l’exportation soient de qualité, du choix du tabac planté et séché dans la région de Pinar de Rio à la fabrication et au conditionnement dans cette usine. Les différentes zones de fabrication sont protégées par des grilles fermées. On pourrait penser que ce trésor national soit l’objet de rapine pour les ouvriers et ouvrières qui travaillent pour l’économie donc pour l’intérêt du pays, l’île ne disposant que peu de matière première, à part le tabac et la canne à sucre. Les cigares et le rhum réputés dans le monde entier et prisés par les puissants sont donc plus que précieux.

Notre programme est modifié. Une des voitures manque alors que, dès le premier jour, Sandi, Antonio et Ricardo, nos chauffeurs attitrés, viennent chaque matin avec leurs 3 Lada, datant du soutien de l’Union soviétique, raffistolées et colmatées.

Palacio de computaçion Juan Almeida

Le premier niveau de ce palais, situé en plein centre-ville, marque la volonté de modernisation de la société cubaine avec la présentation de visites virtuelles et de programmes interactifs. Les nouvelles technologies sont au service de la Révolution et à la gloire de Fidel, de son histoire, de son parcours et son engagement politique à l’origine de l’émancipation de son peuple en 1959. Le niveau supérieur accueille salles de conférences, de vidéo projection, salles de cours. On voit bien là la difficulté pour cette institution de disposer de matériel moderne pour démocratiser la pratique de l’informatique dans le pays.

Memorial Vilma Espin Guillois

Le parcours exemplaire de cette femme héroïne de la révolution castriste ressemble au destin de Fidel Castro et de son frère Raul. Fille de famille propriétaire d’une grande exploitation agricole, de bonne éducation, elle participe dès son plus jeune âge au mouvement d’émancipation de la jeunesse cubaine qui ne supporte plus l’oppression des bourgeois asservis à la mafia et aux serviteurs de l’impérialisme américain. Elle entrera en résistance dès l’université, en suivant Frank Pais, professeur et fondateur de l’organisation révolutionnaire du Second Front Oriental, martyr de la révolution assassiné par le régime de Batista en 1957. Vilma, membre du Mouvement du 26 Juillet, mariée à Raul Castro, a dédié sa vie à l’émancipation des femmes cubaines.

Fédération des Femmes Cubaines (FMC)

Cette rencontre devait être un temps fort de notre séjour. Fondée en 1960 par Vilma, la Fédération des Femmes Cubaines, composée de plus de 4 millions de membres, soit environ 90% des femmes âgées de plus de 14 ans, vise à préserver l’égalité et l’émancipation des femmes à Cuba, actrices actives de la Révolution. Malgré le manque de temps, nous avons pu rencontrer l’assemblée des comités régionaux et échanger rapidement sur les problématiques de discriminations que les femmes rencontrent dans la société. Nous avons pu leur faire part des désastres que les politiques libérales occidentales, qui privatisent les secteurs de la santé et de l’éducation, font pour empêcher les femmes françaises d’accéder à l’égalité des droits.

Escuala especial Cuba-Vietnam

L’école est située dans une ancienne maison coloniale dans un cadre magnifique, avec un accès pour personnes à mobilité réduite. Elle est composée de salles de classe, d’un plateau de rééducation, un espace médical, un cabinet dentaire, une salle d’animation, plusieurs jardins et dortoirs. à ce jour, 98 enfants handicapés moteur de la maternelle au 2e cycle (3e en France) des provinces de Villa Clara, Holguin, Granma, Guantanamo et Santiago de Cuba, sont pris en charge, avec une capacité d’accueil de 120 enfants. La prise en charge est globale (enseignement, soins, activités pédagogiques et préventives). L’équipe est composée de 128 professionnel.les : 20 professeur.es, 100 aidant.es (animateurs.trices, gestionnaires et agents d’entretien), 5 médecins et 5 infirmier.es présent.es 24h/24, un dentiste 8h par jour et 5j/7, 4 kinés, un psychologue et un pédopsychiatre, un directeur. 74 enfants sont internes à l’école et rentrent à leurs domiciles tous les 25 jours. Le retour est organisé par l’école en ambulance et accompagné par un.e médecin et un.e infirmier.e. Cette prise en charge est remarquable et totalement portée et assumée par les choix politiques du gouvernement cubain.

La CTC de Santiago de Cuba a tenu son conseil la veille, Maria a passé la main à René. Nous regrettons de n’avoir pas pu partager ce moment avec nos camarades de la CTC. La barrière de la langue n’a certainement pas aidé à communiquer sur ce moment important dans la vie du syndicat avec qui nous avons tissé des liens forts de fraternité et de solidarité. Nous rencontrerons Maria et René le soir même.

La Granjita Siboney

Nous quittons le centre-ville et traversons champs et pâturages pour atteindre une ferme située proche de la plage Siboney, à 14 kms de Santiago. Le long de la route, nous découvrons à chaque kilomètre des stèles de celles et ceux qui ont donné leurs vies pour la Révolution. Seuls sont inscrits leurs prénoms et leurs métiers. Transformée en musée en 1965, la ferme, joyau de l’histoire de Cuba, rappelle et rend hommage aux 129 jeunes de la génération du Centenaire (anniversaire de la naissance de José Marti) qui ont pris part à l’assaut de la caserne Moncada le 26 juillet 1953. Une guide nous commente les panneaux et accessoires historiques et nous plonge dans l’histoire de la révolution. Nous comprenons mieux le parcours de Fidel Castro et de ses compagnons qui libéreront 3 ans plus tard le peuple cubain de la dictature bourgeoise.

De retour à la Casa verde, Maria et René nous expliquent les teneurs de leur comité. René a été élu nouveau secrétaire général de la CTC de Santiago. Maria a accepté d’occuper un poste au sein du gouvernement de la Province de Santiago de Cuba. Nous savons que, grâce à nos liens avec la CTC de cette province, nous pourrons continuer à profiter de son engagement politique et de sa joie de vivre. Nous félicitons René avec qui les liens d’amitié et de fraternité avaient déjà été tissés lorsqu’il était secrétaire à l’Orga-vie syndicale.

Castillo del Morro

La forteresse du XVIIe siècle, construite par les espagnols pour se protéger des pirates anglais, français et néerlandais, a subi l’assaut des indépendantistes aidés de la marine étatsunienne pour accéder à l’indépendance. La visite de ce lieu nous a permis de mettre en perspective le long chemin et les luttes à venir de ce peuple à conquérir sa souveraineté jusqu’au 1er janvier 1959.

Fabrica de cerveza

Cette brasserie de bière est installée en face du port de plaisance et d’industrie qui reste  inactif. Alors que la présidence d’Obama aux Etats-Unis avait permis l’allègement du blocus
économique et le retour aux échanges commerciaux et touristiques avec l’extérieur, l’arrivée de Trump au pouvoir a brisé cet élan. Les cubain.es sont privé.es de tout apport extérieur pour contribuer à leur épanouissement depuis la réactivation du titre III de la loi Helms-Burton.

Gran Fabrica « Las Marianas »

L’usine de confection de vêtements compte 358 ouvrier.es dont 300 femmes. Les grandes halles nous ramènent au temps des manufactures de l’ère industrielle. Les ouvrières, derrière leurs machines sous des lumières électriques dans un bruit assourdissant, travaillent 9 heures par jour : pantalons d’ouvriers agricoles, costumes d’écolier.es ou d’employé.es d’hôtellerie. Les postes de pose de rivets ou de réglages des machines sont occupés par des hommes. Là-bas aussi les stéréotypes ont la peau dure. Une déléguée syndicale nous explique que le blocus retarde la livraison de tissu et que les ouvrier.es savent fournir l’effort nécessaire pour finir les commandes à temps. Il y a treize sections syndicales et chaque section a une ou un secrétaire. Les salariées sont payées à la pièce. La formation est dispensée dans l’entreprise qui dispose d’une salle de classe pour un BTS couture dont le nombre reste limité entre deux et quatre places. Les délégué.es espèrent pouvoir en accueillir un plus grand nombre.

Poligono Alimentario Barquillo

Le bâtiment de l’usine de fabrication alimentaire (biscuits, glaces, liqueurs…) n’a que 4 ans et pourtant les équipements modernes à l’intérieur sont inexistants. Malgré la présence de quelques machines, les processus de fabrication restent très artisanaux, de la transformation des matières premières au conditionnement jusqu’au transport dans les lieux de vente. Le gouvernement cubain favorise la construction de ces usines pour encourager l’indépendance alimentaire. Ces efforts sont encore bien maigres comparés aux besoins de la population de l’île. L’embargo donne les forces et l’imagination à ce peuple pour renforcer la volonté de s’organiser et d’être autosuffisant. Mais les matières premières manquent encore cruellement.

Rencontre officielle à la CTC

Cette rencontre a été trop rapide et a manqué d’échanges entre nos délégué.es respectif.ves. Nous avons pu transmettre le message de l’UD, pointant le contexte social dans lequel notre pays se trouve depuis plus d’un an et la dégradation des conditions de vie des femmes françaises. La direction de la CTC de Santiago de Cuba, quant à elle par un communiqué, a tenu à manifester sa reconnaissance à tous les syndicats CGT du Val-de-Marne pour leur soutien financier et matériel. à son tour, elle nous a transmis son « appui inconditionnel pour notre lutte actuelle » contre la casse de nos retraites par répartition.

La caserne de la Moncada

Cette caserne devenue pour moitié musée pour l’autre école publique est un haut symbole de la Révolution castriste.
Le 26 juillet 1953, qui a donné son nom au Mouvement, Fidel et ses compagnons partis de la ferme Siboney ont voulu prendre la caserne, réserve d’armes, pour préparer la Révolution.

Fidel, avocat de formation, arrêté puis amnistié après trois ans d’emprisonnement pour cette tentative avortée, écrira son fameux plaidoyer « L’Histoire m’acquittera » qui servira de base à la future nouvelle Constitution cubaine.

Place de la Révolution

L’imposante statue équestre d’Antonio Maceo, aux côtés d’une œuvre monumentale symbolisant 23 machettes, surplombe le Mémorial. Ce héros des guerres d’indépendance a rejoint le général Cespedes pour libérer l’île du joug espagnol au XIXe siècle.

La représentation des machettes rappelle les armes utilisées par les indépendantistes face aux épées espagnoles. Une immense place pouvant accueillir jusqu’à 200 000 personnes sert de lieu de rassemblement et de commémorations, comme celui du traditionnel 1er mai célébré dans tout le pays.

Basilique del Cobre

Située dans un village reculé dans les montagnes qui doit son nom à une mine de cuivre exploitée de l’époque précolombienne à l’an 2000, ce lieu est aujourd’hui très fréquenté pour sa basilique. La ferveur dans la pratique de la religion catholique dans un régime communiste est un des paradoxes de cette Révolution.

Soirée fraternelle à la Casa azul

Il est temps de retrouver nos hôtes pour une soirée fraternelle avant de préparer notre départ. Maria et René ont choisi de nous recevoir à la Casa azul, la 1e maison d’hôtes de la CTC située à la périphérie de la ville et qui peut héberger jusqu’à 24 hôtes. Nous sommes reçues avec un traditionnel mojito, un cochon de lait prêt à consommer et des plats traditionnels cubains qui nous changent de notre ordinaire de la casa verde : viande ou poisson accompagnée de riz et de haricots rouges. Cette dernière rencontre nous permet de donner à nouveau un soutien financier. Maria nous fait savoir qu’avec l’argent collecté, la CTC pourra équiper les maisons d’hôtes d’une machine à laver, d’une sonorisation, de calculatrices et autre matériel bureautique.

Ravies de ce séjour intense en rencontres et en émotions, nous sommes prêtes à rentrer en France et remercions chaleureusement Raïssa et son équipe qui ont pris soin de nous tout au long du séjour. Nous savons que le combat contre Macron et son monde est loin d’être terminé et nous sommes heureuses de retrouver nos camarades de lutte pour participer à la bataille. Nous rentrons avec la conviction qu’un modèle socialiste à l’échelle du pays est possible, un modèle qui lutte contre les inégalités sociales et pour une juste répartition des richesses.

Alors qu’en France les suppressions de postes dans l’éducation nationale continuent et que le manque de personnel dans le milieu hospitalier est criant, ces services publics cubains sont entièrement gratuits. Dans les deux écoles visitées, les parents ne paient ni matériel médical ni fournitures scolaires, alors que l’éducation des enfants en France coûte de plus en plus cher (fournitures, manuels, sorties, frais de scolarité dans le supérieur, etc). Quant au secteur médical, la sécurité sociale française remboursant de moins en moins de médicaments, les mutuelles payantes deviennent indispensables pour se maintenir en bonne santé. Comparé au PIB de Cuba soumis à l’embargo américain, on imagine ce que pourrait faire la France, un des pays les plus riches, si elle portait la même volonté.  La qualité des services publics n’est pas une question financière mais bien une question politique.

Le travail de mémoire orchestré par le gouvernement cubain est impressionnant. Partout, outre les lieux historiques, que ce soit dans les écoles ou les usines, la révolution est à l’honneur. Des portraits de
Fidel Castro et des acteurs de la révolution sont dans la rue et les lieux publics. Les cubains grandissent et vivent dans cet esprit malgré les pressions extérieures et le blocus américain. La rigueur du système socialiste, qui veut gérer chaque moment de la vie des
cubain.es, peut parfois paraître facteur d’inégalités. L’ouverture contrôlée à l’économie de marché sous le mandat du président américain Obama a eu pour effet que le salaire d’un professeur d’université est au moins 4 fois inférieur à celui d’un chauffeur de taxi. Les inégalités se creusent. C’est en gardant le contrôle strict du marché économique que le parti communiste cubain pourra continuer à défendre son modèle où les écarts de richesses entre les plus riches et les plus pauvres restent dérisoires comparés aux inégalités sociales et économiques dans les pays occidentaux qui ont adopté le capitalisme comme modèle économique.

Alors que les peuples des pays occidentaux étouffent sous le système capitaliste qui oppresse les femmes et les hommes et détruit l’environnement, Cuba et son système politique gagne à être reconnu car il propose une alternative viable et concrète au libéralisme et à la consommation de masse, une alternative qui favorise la valorisation du savoir et des richesses naturelles et leur juste répartition.

La délégation était composée de : Aline Benaceur, CGT Enedis 94 ; Nolwenn Cotel, CGT hôpital Charles Foix ; Marie-Hélène Hemmar, CGT territoriaux Champigny ; Marie-Aude Oinard, SDEN CGT 94 ; Véronique Samso, CGT multipro Saint-Maur ; Caroline Viau, CGT territoriaux Ivry et Cathy Vinciguerra, CGT Primark.